26/02/2018

La Grande distribution passe au vert...

Enquête de 4 pages parue le 26 janvier 2018 dans Le Parisien Aujourd'hui en France 2018

 

 

09/02/2018

Sécurité routière : les bonnes nouvelles

Dossier publié le 9 février 2018 dans Le Parisien Aujourd'hui en France Week-end.

http://www.leparisien.fr/week-end/securite-routiere-rouler-tue-un-peu-moins-09-02-2018-7546617.php







Sécurité routière : rouler tue (un peu) moins

>Le Parisien>Week-End|Sophie Stadler|09 février 2018, 10h30|
LE PARISIEN WEEK-END. Un rapport du 1er février annonce 45 morts de moins sur la route en 2017. Bien, mais insuffisant selon les associations de prévention et le gouvernement, qui entend poursuivre les réformes.

«Un mort de moins, c’est formidable pour la famille qui n’a pas perdu de proche», se réjouit Dominique-Michel Courtois, président de la Fédération nationale des victimes de la route. Selon le dernier rapport de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), publié le 1er février, les routes de France ont fait 21 morts de moins l’an passé si l’on compare à l’année 2016 (45 au total en comptant les départements d’outre-mer). Une première depuis quatre ans.
Après avoir atteint un niveau historiquement bas en 2013, le pays a ensuite connu trois années noires, une situation inédite depuis 1972. Le dernier bilan annuel a marqué la fin symbolique de cette série funeste. «Ces chiffres sont donc encourageants, mais ils sont à relativiser et nous ne pouvons pas nous en satisfaire», ajoute Dominique-Michel Courtois.
Une longue liste de mesures
D’abord parce que ce ne sont que des prévisions et que les chiffres définitifs ne seront publiés qu’en juin. Et surtout parce que les accidents de la route ont, malgré tout, encore tué 3 693 personnes en 2017. «Ce qui nous inquiète, c’est qu’en parallèle de cette relative baisse du nombre de morts, le nombre d’accidents et de blessés reste, lui, en forte hausse de 2,4 %, soit 1 372 accidents corporels de plus qu’en 2016», précise Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention routière.
«En réalité, explique Me Eric de Caumont, avocat ardent défenseur des conducteurs contrevenants depuis plusieurs années, les chiffres de la sécurité routière stagnent, et nous n’arrivons plus, en France, à faire significativement baisser le nombre de morts ni de blessés sur nos routes. C’est le résultat de notre politique idiote du tout-répressif qui atteint aujourd’hui ses limites.»
De nombreux arguments confortent cette théorie, vivement portée par les militants antiradar et les opposants à l’abaissement des limitations de vitesse. D’après eux, la baisse globale de la mortalité l’année dernière serait essentiellement liée à un bon mois de décembre : les automobilistes auraient moins pris leur voiture à cause des conditions météo.
«En 2016, nous avons surtout battu le record de 27 millions de procès-verbaux distribués en France (+11,7 %), ajoute Eric de Caumont. La politique du tout répressif est donc avant tout celle de la “pompe à fric”.» Raccourci facile et de mauvaise foi, rétorquent les associations, ou encore Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la Sécurité routière, rattaché au ministère de l’Intérieur : «Même relatif, cet enrayement de la mortalité de 0,6 % en métropole, et 1,2 % si l’on prend en compte l’Outre-Mer, est justement le signe que tout ce qui a été mis en oeuvre depuis des années porte ses fruits et endigue enfin la hausse du nombre de tués alors même qu’on roule de plus en plus en France.»
Et la liste des mesures est longue : zéro alcool au volant pour les jeunes conducteurs, obligation pour les entreprises de révéler l’identité de leurs salariés contrevenants lorsqu’ils utilisent une voiture de société, installation d’éthylotests antidémarrage pour les conducteurs contrôlés en état d’ébriété... «Toutes ces mesures n’ont pas rempli les caisses de l’Etat mais sauvé très concrètement des vies !» ajoute Emmanuel Barbe.
La piste du zéro alcool pour tous
Alors, comment continuer à faire baisser la mortalité routière ? Le passage à 80 km/h sur les routes sans séparateur central, annoncé début janvier par le Premier ministre, «permettra de sauver entre 350 et 400 vies chaque année», poursuit Emmanuel Barbe.
Il faut aussi renforcer les opérations de prévention dans les écoles, auprès des seniors, des entreprises ou des jeunes conducteurs. «Nous souhaitons que les éthylotests antidémarrage équipent à l’avenir tous les véhicules de série, propose Anne Lavaud. Autre mesure : que les passages piétons soient dotés de lignes de stop et de zébras. Et nous lançons le label Ville prudente pour inciter les citoyens et les communes à s’engager dans les actions de prévention et de conduite responsable» Le passage au zéro alcool pour tous, ou la création d’une brigade de la route davantage pédagogue que répressive, sont aussi des pistes avancées par les associations.

05/02/2018

Albert Espinosa l'homme soleil des Bracelets Rouges

Portrait de deux pages publié le 5 février 2018 dans Le Parisien Aujourd'hui en France Week-end.
Photos : Rafa Andreu




Albert Espinosa, survivant heureux et auteur des «Bracelets rouges»

>Le Parisien>Week-End|Sophie Stadler|05 février 2018, 11h51|MAJ : 05 février 2018,

LE PARISIEN WEEK-END. Derrière « Les Bracelets rouges », la dernière série de TF1, se cache Albert Espinosa, qui a survécu à trois cancers et passé son adolescence à l’hôpital. De son expérience, le Barcelonais a tiré un récit drôle et touchant déjà adapté dans plusieurs pays.
En ce lundi de fin janvier, un homme très grand, souriant, à l’allure d’éternel adolescent longe la plage de Barceloneta (Barcelone), un vieux bracelet d’hôpital en plastique à la main. Une sorte de grigri pour ne pas oublier. A 44 ans, Albert Espinosa, scénariste et auteur de sept best-sellers, est une star en Espagne. Son destin n’a rien d’ordinaire. L’homme a passé toute son adolescence, de 13 à 24 ans, dans les hôpitaux, à combattre trois cancers. Y laissant une jambe, un poumon et la moitié du foie. « Pour survivre, pas au cancer mais à l’ennui à l’hôpital, nous avons formé un club avec les autres enfants, celui des bracelets d’identification rouges qu’on nous attachait au poignet avant chaque opération, explique-t-il. Et, si l’un de nous mourait, les autres se partageaient sa vie et ses rêves. J’ai gagné 3,7 vies en sus de la mienne. Ce que j’ai appris à l’hôpital, c’est que ce n’est pas triste de mourir, mais c’est horriblement triste de ne pas vivre sa vie avec intensité. »
En 2007, il transcrit cette expérience dans un livre, Le Monde soleil(traduit en France six ans plus tard), où il distille ses conseils pour vivre heureux et reconnaître les « êtres soleil », ces personnes lumineuses qui nous font du bien, le temps d’une rencontre ou d’une vie. L’ouvrage est traduit en 50 langues et se vend à plus de sept millions d’exemplaires. Trois ans plus tard, Albert Espinosa le transforme en scénario pour une série télé diffusée en Espagne, Les Bracelets rouges. Enorme carton, en 28 épisodes et deux saisons : elle réunit en moyenne sept millions de téléspectateurs. Elle sera ensuite diffusée telle quelle ou librement adaptée dans 19 pays, bouleversant près de 40 millions de personnes. Aux Etats-Unis, c’est Steven Spielberg lui-même qui s’en est emparé et a tourné une saison de Red Band Society. « Ma plus grande fierté n’est pas cet immense succès d’audience, confie l’auteur. C’est qu’en Espagne comme en Italie, en Allemagne et dès lundi en France, les gens changent de regard sur les enfants malades. Qu’on ne les voie plus comme de pauvres petits mourants ou des handicapés, mais comme des héros drôles et intensément vivants. La vie en service de pédiatrie n’est pas faite de larmes et de peur, mais de bonheur et d’êtres exceptionnels qui doivent nous inspirer. »

La version la plus fidèle de l’histoire

TF1 a adapté le récit d’Albert Espinosa en six épisodes que la chaîne diffuse à partir de lundi 5 février. « De nombreux films français ont marqué ma vie. La France compte beaucoup pour moi. Surtout, l’un de mes voisins de chambre, aujourd’hui disparu, qui fut pour moi une sorte de père spirituel, était lyonnais », explique-t-il dans un français presque impeccable. Car Albert Espinosa ne fait jamais rien à moitié. « Il a pris six mois de cours de français et de diction, juste parce qu’il tenait à venir nous raconter avant le tournage que son histoire était véridique, qu’il ne s’agissait pas d’une fiction », expliquent Nicolas Cuche, le réalisateur de l’adaptation française, et Audran Cattin, qui interprète le jeune Thomas, le personnage principal. Il leur narre alors la fête qu’il a organisée pour dire adieu à sa jambe la veille de son amputation, à 13 ans. Et leur montre également son moignon et sa prothèse. Il leur raconte que quand il avait 12 ans, un médecin lui a pronostiqué seulement 2 % de chances de survie. « Cette rencontre avec les comédiens était à la fois très forte, bouleversante et pleine d’humour, ajoute Albert Espinosa. La série française est une adaptation totalement libre de mon scénario de départ et de mon film. Je ne suis pas intervenu pendant le tournage, mais c’est sans doute la version la plus fidèle et la plus juste de mon histoire. Je me retrouve un peu dans chacun des six adolescents. » Quant à Tom Rivoire, qui interprète Clément, le meilleur ami du héros, il a exactement le même regard que l’un de ses frères d’hôpital de l’époque. Comme un petit rayon de soleil au coeur de son hiver barcelonais.

Six épisodes pour un hymne à la vie

Sans pitié ni pathos, Les Bracelets rouges est aux antipodes des séries hospitalières traditionnelles. Mais il faut un brin de courage pour se plonger dans cette tranche de vie crue, qui place les enfants malades, le cancer et la mort sur le devant de la scène. Pas vraiment réjouissant ? Détrompez-vous. Dans la lignée des films tels que Patients, de Grand Corps Malade, ou Et les mistrals gagnants, documentaire d’Anne-Dauphine Julliand, cette série rythmée nous livre le quotidien d’ados affrontant le pire avec le sourire. Thomas, Clément et leurs copains vivent avec plus d’intensité à l’hôpital que lorsqu’ils étaient dehors. Les héros ne sont ni les soignants ni les parents (Michaël Youn, Cristiana Reali...), mais les enfants. Ça change tout !
Les Bracelets rouges, à partir du 5 février, 21 heures, sur TF1