17/01/2012

Lobodis à l'assaut de la grande distrib

Article publié en 2004 dans l'Usine Nouvelle

Lobodis, un petit torréfacteur grandit

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Après des débuts hésitants, le concept de commerce équitable semble sourire au torréfacteur français, qui a ouvert, le 4 mai, une seconde usine, en Gironde.

Le commerce équitable serait-il en passe de devenir rentable ? Si le pari paraissait plus qu'ambitieux hier encore, certains n'ont plus de raisons de regretter leur choix. C'est le cas de Lobodis, le premier torréfacteur français à avoir accepté de se lancer dans l'aventure en 1993, sous le label Max Havelaar. Après huit années plutôt difficiles, la petite société d'origine bretonne ouvre sa seconde usine de torréfaction et de conditionnement à Pessac, en Gironde.
« Notre légitimité est en constante croissance, explique Olivier Bernadas, le P-DG de Lobodis. Nous n'avons atteint une production de 40 tonnes par mois qu'au bout de huit ans, mais le concept de café équitable et la communication développée par notre label commencent à porter leurs fruits. » Il est vrai qu'entre la Quinzaine du commerce équitable, les campagnes publicitaires et les informations de sensibilisation, le public et les distributeurs commencent à sérieusement envisagé qu'un commerce plus juste est possible. Et, depuis quelques mois déjà, Lobodis revoit ses objectifs de production et de développement à la hausse. Alors que le marché du café est en stagnation, cet outsider prend le pari de se démarquer, en proposant des produits de qualité et à forte valeur ajoutée.

Un premier pas dans la grande distribution

« Nous avons investi près d'un million d'euros dans l'aménagement de cette nouvelle usine, car nous devions pouvoir répondre à l'augmentation de la demande, explique Olivier Bernadas. Nous entrons dans la logique de la grande distribution, mais sans dériver ni trahir les principes du label Max Havelaar. Nous voulons rester des commerçants équitables, sans baisser nos prix ou nos marges. Nous n'oublions pas que nous faisons des affaires et que nous ne sommes en aucun cas des bienfaiteurs de l'humanité. »
Les objectifs visés par Lobodis pour l'année 2004 en témoignent : l'entreprise vise 5 % de bénéfices avant impôts et espère doubler son chiffre d'affaires, pour atteindre 10 millions d'euros, ainsi que sa production, pour arriver à 1 000 tonnes par an. Et, c'est avec cette stratégie de développement, « qui n'aspire pas à transformer l'équitable en caritatif, mais à faire passer l'idée qu'il est parfois nécessaire de payer plus cher pour s'assurer de la qualité des produits et soutenir les petits producteurs des pays du Sud », que Lobodis compte affirmer sa position parmi les marques phares du café équitable.
« En 1998, nous ne vendions que 78 tonnes de café équitable par an en France, explique Victor Ferreira, directeur de l'association Max Havelaar en France. Aujourd'hui c'est un marché de plus de 2 300 tonnes. Lobodis, a su trouver sa place, en devenant rapidement l'une des très rares marques 100 % équitables. Elle reste l'un de nos trois principaux concessionnaires de café, même si elle est pourtant moins connue que les Malongo et autres Méo ou Alteréco, parce qu'elle a choisi de ne pas mettre son nom en avant sur ses packagings. »
Cependant, même si la notoriété n'est pas vraiment au rendez-vous pour le torréfacteur, c'est bien grâce au label Max Havelaar que la petite entreprise bretonne est passée, en moins de dix ans, d'une dimension régionale à une stature nationale.
Sophie Stadler

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